Le pire voyage au monde
Apsley Cherry-Garrard (1886-1959) est, à l’âge de 24 ans, le plus jeune membre de l’expédition antarctique Terra Nova basée au cap Evans en mer de Ross, dirigée par Robert Falcon Scott. Il en revient déprimé, hanté par une douloureuse question : aurait-il pu tenter quelque chose pour sauver la vie de son chef d’expédition et de ses compagnons ? Dix ans après son retour, encouragé par son ami Bernard Shaw, il écrit Le pire voyage au monde, dans lequel il raconte également la terrible aventure vécue avec ses compagnons Wilson et Bowers, alors qu’ils se rendent vers le cap Crozier afin atteindre une colonie de manchots empereurs. Son récit vient d’être nommé «meilleur livre d’aventures de tous les temps » par les lecteurs de National Geographic.
Dans la cabane de Scott au cap Evans
LIRE AUSSI :Cet ouvrage traduit de l’anglais et publié par les Editions Paulsen, est vraiment exceptionnel de part le personnage, la qualité de narration, le contexte et l’aventure vécue par ces hommes à la limite de la survie. Il reste pour moi un témoignage poignant de ces personnalités qui ont écrit l’histoire polaire et bien plus encore…
« L’horreur des dix-neuf jours qu’il nous fallut pour faire le voyage du cap Evans au cap Crozier devrait être revécue pour être bien appréciée et seul un fou recommencerait une telle aventure ; il n’est pas possible de la décrire. Les deux semaines qui suivirent furent par comparaison une béatitude, non que les conditions se fussent améliorées – elles furent bien pires encore -, mais parce que nous étions endurcis. En ce qui me concerne, j’avais atteint un point de souffrance tel que je ne redoutais plus la mort pour peu qu’elle ne fît pas trop souffrir. Les gens qui parlent de l’héroïsme de ceux qui vont mourir ne savent pas de quoi il parlent, car il est facile de mourir : une dose de morphine, une crevasse accueillante, et le sommeil bienheureux. Le problème, c’est de continuer… »
« Nous, à partir du sixième jour de notre raid, nous commencions à considérer moins quarante-cinq degrés comme un luxe trop rare. »
Aspley Cherry-Garrard
Si c’est pas un signe !
Je suis en train de lire Le Pire Voyage au Monde, qui m’emporte chaque nuit bien loin …
Je conseille absolument la lecture de ce livre, si possible en parallèle avec le récit d’Amundsen et le journal de Scott réunis sous le titre « Ils ont vaincu le pôle ».
C’est un peu dur pour les CP-CE1, il faut patienter quelques années !
Anne