Le phoque crabier

Dumont d’Urville

En 1853, H. Jacquinot et J. Pucheran publiaient une description du phoque crabier désigné sous le nom de Lobodon carcinophaga, car en 1844 Gray avait créé le genre Lobodon. Ce nom de genre dérive du grec lobos : « lobe » et odus : « dent » en référence à la morphologie lobée de certaines de ces dents. Son nom spécifique provient également du grec karkinos signifiant « crabe » et phagein voulant dire « mangeur » car on croyait que ce pinnipède ne se nourrissait que de crabes, ce qui est totalement faux.

« Il se nourrit principalement de crevettes, ce qui donne une coloration rouge à ces excréments. C’est cette circonstance des moeurs de cette espèce qui a déterminé nos voyageurs à lui donner la dénomination qu’elle porte, dénomination que nous espérons bien lui voir conserver. »

Le spécimen type qui servit à décrire l’espèce fut capturé par les membres de l’expédition dirigée par Jules Sébastien César Dumont d’Urville, sur la glace dérivante entre les îles Sandwich du sud et les îles Orcades du Sud.

Biologie de l’espèce

Le phoque crabier est le plus abondant des pinnipèdes du monde. On estime sa population à 13 millions d’individus, ce qui représente un chiffre supérieur à l’ensemble des autres espèces de phoques. Sa répartition s’étend tout autour du continent antarctique. On le trouve en très grand nombre au cours de l’été austral à l’ouest de la péninsule (Terre de Graham) et dans la partie sud de la mer de Ross.

Ce phoque peut mesurer jusqu’à 2,60 m et peser jusqu’à 225 kg. Les femelles sont généralement plus grosses que les mâles. Le corps est relativement svelte, élancé et de forme hydrodynamique. La tête arbore un museau allongé, légèrement pointé vers le haut ou en forme de groin, les coins de la bouche sont horizontaux. La fourrure est marron-blanc crémeux uniforme. L’animal est souvent couvert de cicatrices (sur environ 63% des individus) laissées par des attaques de léopard de mer.

Pour cette espèce monogame, la femelle commence à s’accoupler à l’âge de 3 ans, le mâle est mature entre 3 et 6 ans. La mise-bas a lieu principalement à la mi-octobre sur la glace dérivante au sein d’un territoire de 50 m de rayon défendu par le mâle. La période de lactation est très courte (4 semaines). L’accouplement a lieu au moment du sevrage, peut-être sur la glace.

L’âge maximum enregistré chez cette espèce est de 29 ans, mais on pense que la longévité pourrait atteindre au moins 35 ans. Les seuls prédateurs du phoque crabier sont les léopards de mer et surtout les orques. Il a été exploité lors de la campagne de chasse aux phoques des Norvégiens en 1964. Actuellement, le phoque crabier ne subit aucune exploitation humaine, protégé notamment par la Convention pour la protection des phoques de l’Antarctique.

Sources et références

  • Hombron et Jacquinot, Voyage au pole sud et dans l’Océanie sur les corvettes l’Astrolabe et la Zélée, Zoologie, vol 3, 1853
  • The Annals and magazine of natural history; zoology, botany, and geology, vol 12, London Taylor and Francis, Ltd, 1843 (consulter)

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2 réponses
  1. anna dit :

    Coucou Samuel !

    J’en connais qui vont être ravis de cet article !!! ;o))

    A bientôt !
    Anna

  2. Les CP-CE1 dit :

    Bonjour Samuel,

    On est contents d’avoir appris des choses sur le phoque crabier !
    Merci !

    A bientôt,
    Les p’tits explorateurs polaires

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