Les îles Antipodes

C’est à 735 km au sud-est de la Nouvelle-Zélande, qu’il faut chercher les îles Antipodes sur une carte. La superficie totale de cet archipel est de l’ordre de 63 km², dont 60 km² pour l’île principale.
Géologiquement l’archipel est jeune, émergé de l’océan suite à une importante activité volcanique il y a 1 à 2 millions d’années. Les îles Antipodes sont donc entièrement volcaniques formées de dépôts de cendres et de lave. D’impressionnantes falaises de plusieurs centaines de mètres de hauteur cernent l’île principale, presque dans sa totalité.

Découverte

L’archipel fut découvert le 26 mars 1800 par Henry Waterhouse commandant le navire britannique Reliance. Trois ans plus tard, son beau-frère, George Bass reçu l’autorisation d’exploiter sa licence qui lui donnait le monopole de la pêche dans la région. Il quitta l’Australie la même année, mais ne revint jamais de ce voyage… Entre 1805 et 1807, 80 personnes vécurent sur l’île principale dans le but d’exploiter la fourrure des otaries. Celles-ci furent rapidement décimées, tant et si bien qu’en 1807 la présence de navires de chasse dans la zone ne fut qu’exceptionnelle. L’histoire de ces îles est également tristement célèbre en raison de 3 naufrages dont en 1893 le Spirit of the Dawn, dont les 11 survivants sur 18 survécurent 3 mois sur l’île avant d’être récupérés. A noter également le naufrage du President Felix Faure en 1908 et en 1999 celui du Totorore qui coûta la vie à 2 personnes.

Biodiversité

La végétation de l’île est largement dominée par la présence de Poa litorosa qui peut atteindre 2 m de hauteur par endroit. 150 autres espèces de plantes ont été répertoriées à ce jour, dont 4 endémiques.

Les îles Antipodes ont la particularité de ne pas avoir subit l’introduction massive d’animaux non indigènes. Les oiseaux s’y reproduisent donc en toute quiétude. Parmi les oiseaux marins, citons surtout l’albatros des Antipodes, dont le dernier recensement des les années 1990 estimait la population à 9 000 couples. L’albatros fuligineux à dos clair est également présent avec une population estimée à 250 couples, ainsi qu’en effectifs plus restreints, l’albatros à sourcils noirs et l’albatros à cape blanche. Toujours parmi les oiseaux de mer, citons les dizaines de milliers de couples de pétrels gris, ainsi que les pétrels de Hall, à menton blanc, soyeux et de Lesson. Les îles Antipodes abritent également les deux tiers de la population mondiale de gorfou huppé Eudyptes sclateri, le reste des effectifs se trouvant aux îles Bounty.

Pour les oiseaux plus « terrestres » citons pour les endémiques, la bécassine et la perruche des Antipodes, ainsi que la perruche de Reischek.
Des observations récentes, démontrent que l’éléphant de mer colonise peu à peu les cotes de l’archipel et que l’otarie à fourrure de Nouvelle-Zélande effectue lentement son retour, après avoir frôlée l’extinction dans les années 1800.
Parmi les invertébrés, 150 espèces d’insectes (dont 20 endémiques), ainsi que 20 espèces d’arachnides peuplent l’archipel.

Malgré un fort vent et une houle prononcée, nous avons pu aujourd’hui parcourir la cote de l’île principale sous un beau soleil. D’impressionnantes falaises, avec par endroit de gigantesques grottes défilaient sous nos yeux ! Nous avons pu également observer les deux perruches endémiques de l’île, le gorfou huppé, ainsi que des otaries de Nouvelle-Zélande. En mer au large, le géant des lieux, l’albatros des Antipodes se laissait observer glissant entre les vagues…

Mise à jour du 2 janvier 2017 : au cours de l’hiver 2016, une équipe de 13 personnes est restée 75 jours sur l’île principale afin de mettre en place le projet. A suivre…

Mise à jour du 16 mars 2014 : le gouvernement néo-zélandais vient d’annoncer la mise en place en 2015 de la dératisation des îles Antipodes.

Les souris…

Comme la plupart des îles subantarctiques, les îles Antipodes ont vu leur écosystème se dégrader peu à peu avec l’introduction accidentelle d’une espèce non indigène : la souris. La première publication à faire référence à ce mammifère date de 1909, mais les souris ont très vraisemblablement fait leur apparition sur l’archipel au moment de leur découverte dans les années 1800, arrivant dans les cales d’un des nombreux navires de chasse aux otaries.

En 2014, la population de rongeurs était estimée à environ 200 000 individus (environ 150 par hectare), qui consommaient entre 500 et 1000 kg de nourriture par jour, dégradant ainsi la flore, mais également la population d’invertébrés des îles. Devant ce constat, le Department of Conservation de Nouvelle-Zélande a décidé en 2014 le lancement d’un programme de suppression des souris des îles Antipodes. Le projet baptisé « Million Dollar Mouse », a débuté en 2015.

– implication : 13 personnes, 2 navires, 2 hélicoptères
– 65 500 kg d’appâts empoisonnés utilisés
– budget : 3,9 million $NZD

Le 21 mars 2018, la Nouvelle-Zélande a annoncé le succès du projet !

 

Sources et références


par
2 réponses
  1. Cosperec Jean-Louis dit :

    Article fort intéressant
    Quelques questions :
    quelle est la température de l’ile principale ? y pleut-il ?
    y-a-t-il des animaux autres que les oiseaux ?
    quel est l’ilôt le plus proche de l’antipode de Paris ?
    Merci

  2. Horizons partagés dit :

    Pour répondre à vos questions :
    – l’île est surtout peuplée d’oiseaux, mais il y a également des souris et quelques otaries à fourrure de Nouvelle-Zélande et sub-antarctiques
    – le climat y est froid, nuageux, très humide et venté. La température moyenne annuelle est de l’ordre 10°C
    – l’îlot le plus proche de l’antipode de Paris est Bollon au nord-Est de l’archipel

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *