Le castor canadien

C’est dans l’ordre des rongeurs qu’il faut placer la famille des castoridés (Castoridae) dont l’unique genre encore vivant est le castor. Ce genre regroupe aujourd’hui deux espèces ; en Eurasie le castor européen Castor fiber et en Amérique du Nord le castor canadien Castor canadensis. Avec son mètre de longueur, le castor est le second plus grand rongeur du monde après le capybara d’Amérique du Sud.

Au fil de l’évolution, le castor s’est parfaitement adapté au milieu aquatique ; deux couches, permettant également une parfaite isolation thermique, composent son pelage qu’il enduit d’une huile sécrétée par deux glandes localisées à la base de la queue, afin de parfaire son isolation et son hydrodynamisme. Une autre paire de glandes sécrète le Castoreum, une substance odorante permettant de marquer le territoire. Les incisives du castor sont longues, pointues et croissent sans arrêt. Elles sont endurcies par une couche d’émail orange foncé qui recouvre leur face extérieure. Ainsi, à mesure que l’animal frotte ses incisives supérieures contre ses incisives inférieures, le bout externe des dents conserve le tranchant d’un ciseau. Derrière les quatre incisives, des lèvres pourvues de poil permettent au castor de garder l’eau à l’extérieur de sa bouche lorsqu’il travaille en immersion.

La queue plate du castor lui sert notamment de réserve de graisse pour l’hiver, de gouvernail lorsqu’il nage et d’appuis en position assise. C’est aussi un efficace système d’alarme pour prévenir d’un danger ; le castor frappe alors la surface de l’eau avec sa queue avant de plonger.

Grâce aux puissants muscles de sa mâchoires couplés à ses incisives, ce rongeur peut abattre jusqu’à 200 arbres et arbustes par an ! Et cela dans le but de se nourrir de l’écorce, des feuilles et autre bourgeons, mais également pour construire sa hutte et un barrage. Mais alors pourquoi construire un barrage ? Pour établir sa hutte, le castor a besoin d’un étang profond, entouré d’arbres. Dans le but d’obtenir ce mini lac, le mammifère va bâtir un barrage en travers d’une rivière afin de maintenir un niveau constant d’eau (notamment pour éviter que l’eau ne gèle de la surface jusqu’au fond du lac, afin d’avoir toujours de l’eau libre même en hiver). Une fois le barrage construit, le castor s’attaque à la hutte établie en général au milieu de l’étang et dont l’entrée est constamment maintenue sous le niveau de l’eau pour empêcher l’accès aux prédateurs. C’est dans cette hutte bien à l’abri et au dessus de l’eau, que la famille castor est installée. Donc si je résume, un barrage sert à obtenir un étang profond pour évoluer dans l’eau, maintenir l’entrée de la hutte hors de portée des prédateurs et enfin, avoir un espace sous la hutte au-dessus du niveau du lac pour y vivre.

Le mâle et la femelle unis pour la vie, s’accouplent en janvier et la mise bas d’en général quatre petits intervient trois mois plus tard. Quelques heures après leur naissance, les jeunes savent déjà nager mais ne quitteront leur étang qu’après avoir passés deux ans auprès de leurs parents.

Pour terminer sur le castor, rappelons que c’est un symbole fort au Canada ; il est d’ailleurs depuis le 24 mars 1975 l’emblème officiel du pays.


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