Photographier les aurores polaires (boréales ou australes)

Cela fait plusieurs fois que je me fais interpeler au sujet de mes photos d’aurores australes réalisées en Terre Adélie et plus particulièrement la technique utilisée. Loin de prétendre d’être un expert en la matière, voici quelques éléments afin de partager mon expérience.

Matériel

Au niveau du matériel, j’ai utilisé un réflex numérique monté sur un trépied et commandé par une télécommande. Pourquoi ? Les temps de pause pour réaliser ces images étant relativement longs (entre 10 et 30 secondes), il ne faut absolument pas bouger pendant ce laps de temps. Le trépied permet de rester parfaitement stable, surtout s’il y a un peu de vent et la télécommande de déclencher l’appareil sans faire bouger ce dernier au moment où l’on appuie sur le déclencheur.

Concernant l’objectif, j’utilisais une focale comprise entre 28 et 75 mm, mais c’est là que je me suis aperçu qu’un « vrai » grand angle me faisais cruellement défaut. La plupart du temps, les aurores étaient si étendues dans le ciel, que même un grand angle était limite pour cadrer l’ensemble. La vitesse utilisée était de l’ordre de 1/15 à 1/30 pour une sensibilité de 500 à 800 ISO.

Le froid

Les aurores sont visibles dans les hautes latitudes et par conséquent dans des contrées froides. Il faut donc faire avec cette contrainte, comme prévoir des batteries supplémentaires. Je me souviens qu’une batterie entièrement chargée ne durait que 15 à 20 minutes par -20°C ! Parfois c’est l’affichage digital de l’appareil qui ne fonctionnait plus en raison du froid. Enfin le matériel de marque (Canon dans mon cas), reste un excellent choix (mais en général plus cher), car plus résistant aux conditions extrêmes. J’ai par exemple cassé un objectif 70-300 mm acheté trois fois rien (dont je ne me souviens plus la marque d’ailleurs) en raison du froid alors que les objectifs Canon ont parfaitement résisté ! Mais peut-être était-ce un cas isolé…

Voilà en quelques lignes mon vécu sur les aurores, je suis bien évidemment preneur de tous commentaires et partage d’expérience sur ce sujet !


par
6 réponses
  1. anna dit :

    Gloups !!! J’aurai dû te demander des conseils avant de faire mes essais dans le Grand Nord… Ce sera pour une prochaine fois donc !! Merci pour cet article !

    C’est vrai qu’elles sont superbes tes photos d’aurores, et à voir en vrai, ce doit être tout simplement fabuleux !

    Y aura plus qu’à trouver un moyen d’aller photographier celles qu’on appelle « boréales » !!! Pour nous faire profiter de ce magnifique spectacle depuis la maison ! Merci pour ce partage de rêve !
    Anna

  2. Les CP-CE1 dit :

    Cher Samuel,

    OOOOOOOOH !C’est vraiment magnifique !

    Est-ce que c’est toi sur la photo ?
    Est-ce que tu as déjà vu des aurores boréales ?

    A bientôt !
    Les CP-CE1

  3. Samuel dit :

    Bonjour,

    oui je suis sur la photo avec un autre ornithologue. Et non, je n’ai pas encore vu les aurores boréales, bientôt peut-être !

  4. Frédéric de Paris dit :

    Salut Samuel,
    Merci pour ces conseils de prise de vue.
    J’ai moi-même eu l’occasion de rencontrer ce cadeau de la nature en Islande, au Groenland et en Laponie.
    Je confirme biensur l’utilisation du trépied et de la télécommande et je rajoute qu’il est également conseillé d’activer la fonction relevage du miroir pour les appareils en disposant ; toujours dans le soucis d’éviter les vibrations.
    Je confirme également la sensibilité : 400 ISO minimum. Les appareils récents permettent de « monter en ISO », à 800 ISO par exemple sans rajouter trop de bruit numérique. La vitesse d’exposition, enfin plutôt « la durée d’exposition » n’en sera que moins longue. Ce qui permet de conserver les détails du phénomène et de pouvoir multiplier les prises de vue. Je précise au passage qu’il faut utiliser l’ouverture maximum de l’objectif : 1.8, 2.8, 3.6…
    En ce qui concerne le bruit, je recommande l’utilisation de la fonction réduction du bruit même si cela double la durée totale d’exposition (l’appareil prend alors un 2e photo de la même durée rideau fermé et soustrait le bruit à la photo réellement prise). En effet, un bruit excessif peut s’avérer irrécupérable. Il vaut mieux prendre une bonne photo que deux moyennes.
    Ah oui, une question à laquelle j’ai dû répondre sur le terrain et après avoir râté mes 1eres photos : la mise au point. Le passage en mise au point manuelle est indispensable pour éviter que l’appareil ne cherche à faire la MAP (n’importe où) au moment du déclenchement. On aura au préalable fait une mise au point autofocus sur un point se situant au minimum à 100m c’est-à-dire plus ou moins l’infini. Sans trop comprendre pourquoi, positionner manuellement la bague de MAP sur l’infini m’a toujours donné des photos de floues.
    Vous voyez, tout ça n’est pas bien compliqué. Reste à être au bon endroit au bon moment… mais c’est un autre sujet !

    Voilà,

    Frédéric

  5. Samuel dit :

    Il me semblait bien aussi que j’avais oublié aussi : la mise au point ! Je te rejoins sur le fait qu’à chaque fois que je réglais mon appareil sur l’infini, j’avais des photos floues. Du coup, de jour, je faisais une mise au point automatique sur le sommet d’un iceberg, d’une ile… Une fois la mise au point faite, je ne touchais plus la bague de mise au point de mon appareil et passais en mode manuel. De nuit je n’avais plus qu’à repointer mon appareil sur l’endroit où j’avais fais la mise au point de jour et la photo était nette !
    Superbes tes photos du nord !!!!

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