L’île Macquarie sans rats ni lapins

Comme la plupart des îles subantarctiques, l’île Macquarie a subi une dégradation importante de son écosystème en raison de l’introduction d’espèces animales non indigènes, aux 19ème et 20ème siècle.

Plusieurs espèces introduites et d’importants dégâts

Chevaux, vaches, chèvres, moutons, cochons, chats, oies et poules furent ainsi introduits volontairement, principalement pour des raisons alimentaires (pour certains, puisque les chats ont été introduits pour limiter les souris). Dans les années 1870, des lapins furent également déposés sur l’île afin de servir de nourriture aux chasseurs de phoques et d’otaries. Leur effectif a rapidement augmenté, atteignant 150 000 dans les années 1970. Les rats et les souris furent eux introduits sans doute par inadvertance, depuis les cales des navires.
La végétation fut la première à subir les conséquence de la présence de ces animaux. Par effet domino, la baisse des effectifs de nombreux oiseaux a également été enregistrée, en raison de la perte de leur habitat, ces derniers nichant dans des terriers sous la végétation. Soulignons également les problèmes d’érosion liés à la diminution du couvert végétal.

Un projet ambitieux 

En 2007, seuls rats, lapins et souris subsistaient sur l’île. Devant les dégâts occasionnés sur la végétation et les populations d’oiseaux, les gouvernements de Tasmanie et d’Australie donnèrent leur accord pour le lancement et le financement de l’opération d’élimination des rongeurs.
La première phase de l’opération débutée au cours de l’automne 2010 et terminée en 2011, visait à épandre par hélicoptère 300 tonnes de granulés empoisonnés sur 12 800 hectares. La seconde phase qui a débuté en 2012, se terminera en mars 2014. Celle-ci se déroule sans hélicoptère, mais par le biais d’une équipe de 15 chasseurs/dresseurs, aidés de 12 chiens spécialement entraînés à rechercher les lapins, tout en ignorant le reste de la faune locale (manchots, éléphants de mer…)
Depuis novembre 2012, aucune trace de lapins, rats ou souris n’a été repérée à Macquarie. Dans 2 mois, les chiens et leurs maitres quitteront l’île, et les cabanes provisoires seront démantelées. Il y a de fortes chances que d’ici quelques mois, les responsables de projet déclarent l’île australienne sans rats ni lapins.

Le projet en quelques chiffres :

Personnes mobilisées en permanence : 44
Hélicoptères : 4
Navire : 1
Chiens : 12
Cout de dressage d’un chien : 5 000 €
Cabanes provisoires : 5
Budget : 17 millions d’euros

Des programmes similaires ailleurs

Rappelons que d’autres programmes de ce genre ont eu lieu par le passé dans d’autres îles subantarctiques : Enderby/Auckland (1993), Saint-Paul (1997), Campbell (2001). Tous ont été couronnés de succès, avec pour exemple le retour de la sarcelle de Campbell. En 2018, un vaste projet de dératisation de la Géorgie du Sud s’est acheé avec succès.
Chats, rats, souris, lapins, chèvres, vaches, mouflons et autres espèces introduites sur ces îles, payent malheureusement les erreurs passées de l’homme, mais il en va de la « survie » de ces îles, uniques lieux de reproduction de millions d’animaux.

Mise à jour du 11/04/2014 : selon la chaine de télévision australienne ABC, Macquarie a été officiellement déclarée sans lapins, rats et souris le 8 avril dernier !

Sources et références

 

 


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2 réponses
  1. Delafosse michel dit :

    Mais OU, mille sabords, l’homme n’a t’il pas laissé de traces, désastreuses qui plus est ? A quand un plan d’éradication de « homo catastrophus », véritable cancer de la nature ? Et on se prépare à aller coloniser (une fois de plus…) Mars, et d’autres planètes, pour les ravager après avoir quasiment détruit la notre !!!Ce qu’on a fait de la Terre ne nous a t’il pas suffit ?
    Existe il un livre, en Français, sur toutes les iles subantartiques, quelques soient leurs nationlité ? ( cette manie des nations de l’ancien monde de s’approprier toutes nouvelles terres sous prétexte qu’on les a découvertes…) Merci de la réponse.
    Avec mes salutations…désabusées.

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