3 heures mémorables à l’île Amsterdam

Il est 9h00 ce 16 novembre 2012, et l’île Amsterdam apparaît peu à peu droit devant nous, après 8 jours de mer depuis Fremantle en Australie. Quel plaisir d’apercevoir une terre, après ces immensités de l’océan Indien et ces dernières heures de navigation particulièrement mouvementées. A notre approche, un navire de pêche nous conseille de signaler notre présence à la base française Martin de Viviès. Mais entre temps, un des guides de notre équipe s’écrie « Albatros d’Amsterdam à bâbord ! » S’en suivent quelques secondes de confusion, puis des personnes commencent à se ruer sur les ponts extérieurs portant jumelles et appareils photos. Je fais partie de ces personnes, mais j’ai beau chercher, je ne vois rien. Entre temps, je me saisis de la radio VHF et appelle la base. Le chef de district me répond, surpris semble-t-il d’entendre quelqu’un parlant français. Je me présente, lui explique notre présence dans les parages et souhaite un bon hivernage à l’équipe. Une fois raccroché, je rejoins l’équipe d’ornithologues toujours aussi excités sur le pont extérieur. Le géant des mers est là, l’albatros le plus rare au monde : l’albatros d’Amsterdam ! La trêve est de courte durée, car la base me rappelle à la radio. Le chef de base et la technicienne radio m’ont reconnu, moi l’ancien hivernant de Terre Adélie. Très émus de se parler, nous échangeons quelques mots. J’en ai les jambes qui tremblent d’être ici, au milieu de nulle part et de parler avec ces français du bout du monde, ça me rappelle des choses… Nous nous souhaitons mutuellement un bon hivernage et une bonne suite pour notre voyage. Le navire reprend la route, plein sud vers l’île Heard
En avril 1521, Fernand de Magellan est tué aux Philippines. C’est alors un de ses officiers, Juan Sebastián Elcano, qui devient chef de l’expédition autour du monde. Sur sa route entre l’Asie et l’Afrique du Sud, il découvre l’île Amsterdam le 18 mars 1522. C’est le gouverneur hollandais Anthony Van Diemen qui, en 1633, donna le nom de son navire « Amsterdam » à l’île près de laquelle il navigue. L’histoire d’Amsterdam sera marqué par quelques expéditions scientifiques, mais aussi la présence de chasseurs de phoques et de baleines. En 1949 commencèrent les travaux de construction de la base scientifique française Martin de Viviès. Depuis, les hivernages et campagnes d’été se sont enchainés. Ils sont actuellement 19 à entamer leur hivernage, là-bas, au bout du monde. Ces quelques mots échangés par radio furent un réel plaisir, merci !!

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